mercredi 20 novembre 2013

L'analyse de l'hystérie faites par Sigmund Freud


L’analyse de l’hystérie faites par Sigmund Freud

Histoire de l'hystérie
















Au moyen-âge, à l'époque de l'inquisition, les hystériques sont vécus comme possédés et finissent souvent brûlés.

En 1793, Philippe Pinel fait libérer les aliénés et les fait reconnaître comme individus malades.

Vers la fin du 19ème siècle apparaissent Jean Martin Charcot, son élève Joseph Babinski et Sigmund Freud. À "la Salpetrière", des séances d'hypnose ont prouvé l'absence des lésions organiques dans la maladie hystérique.

Joseph Babinski pensait que l'hystérique était un simulateur. Sigmund Freud croyait à la conviction du malade et travaillait donc plutôt sur l'aspect psychologique.

Selon S. Freud

C'est un conflit dont l'origine est dans l'Oedipe.

7 mots qui caractériserait l’Œdipe.
1.La pulsion
2.Mental
3. l’Emotion
4. Le corps

Dans l’hystérie, le corps se met à parler. L’hystérie est souvent perçue comme étant une névrose et très souvent vue comme un déséquilibre mental lié à la sexualité féminine.
Mais la question fondamentale de l'hystérique est : "qui suis-je, un homme ou une femme ?"


Le symptôme naît quand il y a surgissement de l'angoisse.
L'hystérique ("être humain s'étant construit un mode prioritaire de relations à l'Autre de type hystérique") évolue avec son temps.

Hystérie féminine

Le tableau clinique est très varié. La personnalité du sujet sera néanmoins marquée par :

un type d'identification
un mécanisme de défense : le refoulement;
L'hystérique actualise et met en scène sa bisexualité.
L'angoisse peut s'exprimer au niveau du psychisme, telle l'angoisse de castration.
L'angoisse peut aussi s'exprimer au niveau du corps. Cela se verra dans l'hypocondrie, dans les troubles de conversion (apparaît chez l'hystérique), ou encore en psychosomatique.

La pathologie hystérique est très riche. Au niveau clinique, le motif de consultation de l'hystérique femme prend deux aspects:
1 La défensive
C'est le premier mode adopté par l'hystérique, se faisant représenter par son symptôme. Elle laisse parler son corps. On évoque alors la "belle indifférence" de l'hystérique, symptôme qu'elle ne reconnaît pas, qui ne vient pas d'elle. La patiente laisse à son corps le soin de négocier une question inassumable. Le symptôme tient lieu de demande. C'est une question et un piège offerts au médecin, à travers par exemple des céphalées, des paralysies, des troubles fonctionnels... etc.
2 L'offensive

C'est le second mode adopté, quand l'hystérique vient prendre à témoin un médecin de son malheur. Elle proclame de manière revendicatrice sa pathologie, à travers par exemple le droit des femmes au plaisir sexuel, ou l'incapacité des hommes... Elle peut aussi amener son mari chez le psychiatre pour une mise en accusation. On observe alors deux cas au niveau clinique chez ce mari "victime": ou bien il répond à la demande (il joue un rôle maternel, il est insomniaque... plus il en fait, plus il est frustrant), ou bien il refuse et affirme son indépendance (il est alors assimilé à un mauvais père).

L'hystérique femme est entière dans son offensive, de par ses convictions et son langage. Mais elle souffre d'une double insatisfaction:
- de par sa position phallique, elle se réfère à un Idéal du Moi masculin, et en constate la carence chez les hommes et chez son père.
- du côté du Moi idéal homosexué : la mère de l'hystérique est perçue régressivante. Cette mère Oedipienne dévalorise le modèle de féminité qu'elle aurait dû incarner pour la petite fille. Elle n'a jamais pu devenir une "vraie femme", sur le plan socioculturel et psychologique.

Conduite sexuelle de l'hystérique

- Évitement complet : rare.
- Hyperactivité sexuelle : souvent très insatisfaisante. La patiente peut avoir plusieurs objets d'amour en même temps, sans satisfaction. Elle collectionne les hommes impuissants, ou les violents. On note rarement d'homosexualité. La femme hystérique entre en rivalité avec les autres femmes, et son comportement est alors ambigu. C'est à travers les autres femmes que l'homme prend de l'intérêt pour elle. Elle n'a pas d'image masculine si ce n'est qu'à travers les rapports que l'homme peut avoir avec une autre femme.


1.       La femme hystérique privilégie la vie fantasmatique et onirique, très élaborée et secrète. Les scénarios sont hétéro et homosexuels, souvent exacerbés;
2.       Le comportement avec les enfants est une séduction érotisée qui contraste avec des soins minutieux. La séduction se parle et s'agit, comme par exemple lorsqu'elle dresse une liste de "mecs" pour sa fille. Elle reconnaît une sexualité aux enfants mais contrôle tout de leur vie, que ce soit à travers l'hygiène, la scolarité, la santé ou les fréquentations. Elle crée un prototype parfait de l'enfant. C'est une "mise en scène";
3.       Les conduites alimentaires sont très développées, avec alternance de boulimie et d'anorexie. C'est une alimentation anarchique. Cela peut aller jusqu'à l'hystérie orale (zone érogène privilégiée).


On note une grande érotisation des relations, avec un comportement séducteur, aguicheur, et des avances qu'elle repousse avec dédain.
Son comportement peut aller jusqu'à entraîner le viol.
·         Désir de plaire, avec identification aux personnes qu'elle croit intéresser. Ce désir est fonction de ce qui est considéré comme une norme. La femme hystérique possède un schéma corporel étendu et pris à l'Autre;
·         Théâtralisation et dramatisation. L'hystérique femme est en permanence sur scène. Elle est au mieux lorsqu'elle sent un public adapté et c'est à ce moment qu'apparaissent ses crises, ses malaises. Elle dramatise les évènements insignifiants;
·         Projections fantasmatiques. Elle attribue à l'Autre ce qu'elle désire fantasmatiquement. Projection, théâtralisme et dramatisation aboutissent à la...
·         ... Mythomanie. Ayant aperçu par exemple un acteur connu, elle racontera avoir passé son enfance avec lui.

Les troubles de la mémoire : difficulté à évoquer le passé, avec des lacunes fréquentes. Des souvenirs surviennent à une autre place, ou sont mis en doute. Il y a une trace signifiante, un refoulement puis une récupération secondaire. Difficulté à prendre le statut d'adulte qui arrive, à prendre la place de la mère. La séparation d'avec le milieu familial est difficile. Difficultés à apprendre: on note à ce niveau des troubles dans l'évocation des faits récents, avec trous de mémoire, difficultés scolaires et universitaires... Hallucinose: c'est quelque chose ou un visage qui apparaît à l'endormissement, et qui fait souffrir (par exemple de grosses têtes grimaçantes). Les sommeils ne sont pas reposants, avec cauchemars stéréotypés, personnage menaçant qui la poursuit, chute dans un trou.

· La dépression : elle se présente sous la forme d'un dégoût de la vie et de l'activité. Asthénie. L'hystérique femme mentalise mal sa dépression. Elle vieillit mal. Il y a une impossibilité de plaire au niveau psychique, un sentiment d'abandon, de non-valeur, conduisant à la tentative de suicide.


Hystérie masculine

Diagnostic plus rare mais la structure est fréquente.

Clinique

On note 4 motifs de consultation.

2 Troubles de la sexualité.
- Impuissance : phénomène le plus souvent observé chez l'hystérique homme, avec grande difficulté de passage à l'acte. La confrontation avec la femme, vécue en termes de castration, interdit le passage à l'acte. Il y a renoncement devant l'idéal de vérité qu'il se sent devoir égaler. L'identité sexuelle n'est pas acquise. Le patient vit un problème de "normalité" par rapport au sexe.
- Masturbation : dissimulée et à thèmes lesbiens. Sensation de culpabilité très riche sur le plan fantasmatique. Trouble de la personnalité, masturbation devant la glace.
- Doute sur l'identité sexuée : "ne serais-je pas homosexuel ?"

3 Syndrome d'échec...
... et ses compensations, une fois le patient confronté à l'indépendance.
- L'hystérique homme va prendre le médecin à témoin de son malheur. La réussite professionnelle est bien supportée mais quand elle est acquise, le patient risque de faire une décompensation anxieuse ou dépressive. Il pourra aussi y avoir une intolérance à la réussite. On observera parfois l'emploi de toxiques mineurs (amphétamines, barbituriques, alcool) pour l'aider à assumer le rôle d'homme, pour donner le change.

4 Crises de nerf, malaises.
- L'homme montre à un entourage choisi qu'il n'est pas comme un homme.

Personnalité hystérique masculine

conduites sexuelles

On observe l'éviction parfois totale des rapports sexuels, avec prétextes moraux. La femme est interdite, car "trop bien" ou "pas assez". Il y a une rationalisation qui permet de ne pas se confronter au sexe opposé. Il y a aussi l'impuissance partielle ou totale, le donjuanisme réel (rare) et les récits donjuanesques (fréquents, que ce soit par rapport au passé ou dans l'avenir).
 La castration

C'est autour d'elle que s'articule la problématique hystérique. La castration est un des fantasmes originaires, une structure fantasmatique inconsciente.
- Au départ : garçon et fille sont l'Objet de l'amour narcissique de la mère, occupant la place du phallus.
- Abord de l'Oedipe : le garçon découvre son insuffisance à son ambition. La fille découvre son manque réel à la prétention phallique. Ce manque se re-traduit en terme de stratégie du désir.
- Entre garçon et fille : le garçon doit assumer le deuil symbolique du père "phallophore", du père "désirant" dont le désir est l'objet du désir de la mère. La fille doit accepter le fait que le manque en la mère est l'objet du désir du père, et que la mère, désirant le désir du père, trouve en lui ce qu'elle n'a pas totalement.
- Le garçon : il n'est pas sans savoir, et doit assumer le deuil symbolique du phallus pour accepter son pénis tel qu'il est.
- La fille : elle ne manque en fait de rien, et assumera la perte du phallus dans la mère en découvrant qu'elle a en elle ce quelque-chose qui, n'étant rien, sera le lieu du désir de l'autre.
L'hystérique ne peut suivre cette dialectique, et reste prisonnier de la quête phallique et de la bisexualité originaire.

L'homosexualité

Il y a un grand investissement libidinal homosexuel chez l'hystérique, avec des fantasmes lesbiens accompagnant la masturbation de l'hystérique homme. C'est ici une mise en scène de l'homosexualité sans phallus. Questionnement sur la nature du sexe de la femme. La femme, c'est l'Autre, celle à égaler à condition de savoir ce que l'homme peut bien y désirer.
L'hystérique, dans son narcissisme phallique reste tributaire des mécanismes d'identification imaginaire pour aborder la question de la différence des sexes: identification à l'homme, participant à son désir pour chercher la femme en son mystère.
L'hystérique est malade de sa bisexualité et reste perplexe entre ses identifications masculine et féminine.

Le narcissisme

Bien que les hystériques subissent des dépressions névrotiques et que le vécu dépressif soit toujours près à apparaître, la problématique est d'abord celle de la castration, et ensuite celle de la souffrance narcissique (le narcissisme est l'investissement libidinal de l'image du corps). L'hystérique est très dépendant de ses Objets, et se déprime devant toute déception relationnelle. Ses Objets sont des compléments phalliques (petit ami ou petite amie "dans le vent"). Remarquons l'incapacité pour l'hystérique de mentaliser son agressivité sadique orale, en liaison avec les aspects prégénitaux de sa fixation libidinale.


Traitement

- La psychanalyse ne peut pas être proposée systématiquement. Cependant le patient hystérique est capable de transfert sur le thérapeute pour rejouer toute sa problématique infantile.
- Il faut entendre le symptôme comme une demande.
- Ne pas se laisser prendre au piège de la demande, symptôme du désir de l'hystérique d'avoir un désir insatisfait.
- L'hystérique doit pouvoir en retirer un bénéfice secondaire, sinon il partira.
- Les médicaments sont inopérants, sauf l'effet placebo pour les états de crise. Dans les phases aiguës, lors de décompensation anxieuse ou dépressive, les antidépresseurs vont corriger les troubles biologiques.
- Il faut remodeler le réinvestissement narcissique, faire des psychothérapies à rythme lent, sans interprétation et non-directives, pour passer le cap. Ne pas tomber dans la problématique de son corps, lors par exemple d'examens cliniques.
- Risque de rejet de la part du personnel soignant car il revit des choses homosexuelles.
- Attention : l'hystérique parvient parfois, à force d'obstination, à se faire opérer, ligaturer les trompes par exemple. C'est inconsciemment l'assurance de n'avoir jamais d'enfant du père. La patiente hystérique se punit de quelque chose qu'elle n'a pas fait. Seul le désir est coupable.


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